Malic et Bernadette (pour La Chronique d'Amnesty International - avec le journaliste Arnaud Aubry)
Malic et Bernadette se sont rencontrés pour la première fois en octobre 2016.
Lui, jeune ivoirien alors âgé de 16 ans, avait atterri quelques semaine auparavant à Blois (Loir-et-Cher) après un long périple depuis sa Côte d'Ivoire natale, la traversée du désert puis de la Méditerranée, un séjour en Italie... il est ce qu'on appelle un "migrant". Il est alors à la recherche d'un hébergement pour quelques jours.
Elle, ancienne éducatrice à la retraite qui a travaillé toute sa vie dans le social, vivant avec la maladie de Parkinson, "à mille lieux d'imaginer qu'il y avait des mineurs isolés à Blois", accepte de le prendre pour quelques jours dans sa petite maison.
Depuis, Malic vit toujours chez Bernadette, qui en plus du logement, prend tout en charge: nourriture, vêtements, transports à Paris ou à Orléans pour les démarches administratives qui traînent. Car Malic n'a pas été reconnu mineur, il n'y aura donc pas de prise en charge du département. Bernadette se tourne alors vers le milieu associatif et politique local qu'elle connait un peu et en parallèle de leurs démarches auprès du tribunal pour enfants et de la préfecture pour obtenir un titre de séjour, Bernadette trouve à Malic un stage dans un restaurant puis une place dans un CAP "cuisine collective" à 40km de Blois.
Les journées sont longues mais Malic s'accroche, car Malic, comme beaucoup de jeunes migrants, a mûri plus vite que les jeunes de son âge. Alors pas question de laisser tomber.